JEAN-PIERRE CORNET

Né à Versailles en 1938

Études secondaires au lycée Louis le grand.

1958 - 1968 Etudes d’architecture à l’école des Beaux-Arts - Paris

1959  Rencontre de Jean Bertholle et Hans Seiler, amis de Roger Bissière.

1960  Voyage vers la Hollande, par la Baie de Somme et les côtes de la Mer du Nord Rencontre de ses maîtres en peinture, pieter de Hooch, Ter Borch, Saenredam

1964 Bourse de l’atelier d’architecture pour un séjour de trois mois à la villa Médicis. Découverte de l’Italie - Rome, Corot et Ingres - Venise Carpaccio.

1969 Bourse fullbright et du gouvernement français pour la masterclass de Louis Kahn à l’université de Pennsylvanie à Philadelphie. La rencontre de Louis Kahn et sa compréhension de la grande architecture classique européenne a été déterminante, après ses années d’enseignement académique aux Beaux-Arts.

1970 - 1972 Séjour à New York - Voyages à travers les USA, le Mexique et l’Asie.

1974 - 2014 Pratique d’architecte libéral à Paris

1980 - 2003 Enseignant à l’école d’Architecture Paris-La-Seine

1995 - 2003 Chef d’atelier - Ecole d’Architecture de Paris-La-Seine.Il organise de nombreux voyages d’étudiants aux USA, Canada, Europe du Nord.

Expositions

1962 Galerie Simone Heller à Paris 1978 - 1990 Galerie G.Thévenot à Paris .
2011 Meg Cohen design Shop - Soho - New-York.
2016 - 2019 Salons annuels de Ligne et Couleur - Mairie du 5e et du 6e, et l’Orangerie du Luxembourg.

2016 Meg Cohen design Shop - Soho - New-York.

2017 Capitale-Galerie à Paris
2018 Galerie Mona Lisa à Paris
2019 Meg Cohen design Shop - Soho - New-York.

Remerciements

à l’équipe d’enseignants en Arts Plastiques de l’école d’architecture de Paris-Belleville, Morgan Bancon, Martin Basdevant, Chiara Gaggiotti, Jean-Baptiste Sécheret, qui m’ont accueilli parmi eux.

à Odile, Augustin et Chloé, Alma et Maud, Emmanuel, Julie et Sophie qui m’ont constamment encouragé et aidé. Nous remercions également Thierry Mercier, Juan Cruz Ibanez, Pierre Sojo et Miora.

Crédits photo

© Juan Cruz Ibañez

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Le regard et l’émotion

Il existe bien une couleur spéciale, un peu maudite, qui contient toutes les autres. D’aucuns prétendent reconnaitre le coloriste véritables à l’usage qu’il en fait. Mélanger blanc et noir pour le bien obtenir est insuffisant - les peintres ingénieux la génèrent autre- ment - et avec elle apparaissent toutes les difficultés de nuances, de voisinages, de dénominations, de symboles. Entre un « bleu cendre » et un « gris d’azur » il y a l’épaisseur d’une montagne, celle qui obsède Jean-Pierre Cornet depuis longtemps, et qu’il arpente en maitre discret et in tranquille. Zinc de Paris, baie de Somme, ou boite lumineuse remplie de musiciens, ses pas reviennent irrésistibleblement vers ce continent gris. Sa délicatesse et son goût du jeu l’y obligent. Pour qui sait y faire, cette tonalité n’est jamais ce mélancolique « moyen terme » qui parcourt trop de cimaises comme une défaite aujourd’hui. La grisaillophobie d’un Delacroix sera démentie par le dernier Titien, par tous les grands espagnols, par Chardin - le miraculeux fond du portrait de Joseph Aved - par Whistler, Marquet, Morandi ou Picasso, dont les plus belles toiles sont des arrangements de gris. De surcroît, on remarquera le savant jeu des « harmoniques » rythmant généralement la trame de fond argentée chez Jean-Pierre Cornet. Quelques notes d’autant plus vives qu’elles occupent peu d’espace dans la composition, conception de la cou- leur qu’on retrouve chez Poussin.

Bien sûr et avant tout, il dialogue avec les Nabis, avec Matisse qu’il admire inconditionnellement, et ses scènes portent l’empreinte de certains hollandais du XVIIe comme Avercamp, Ter Borch, ou Saenredam, quoique cette influence soit plus souterraine.

La magnifique légèreté de sa touche, son attirance pour les perspectives frontales aux formes synthétisées parachèvent l’écriture de la sensation, du sentiment, mot galvaudé mais qui englobe aussi bien cette sorte d’innocence teintée d’humour pour représenter un édifice que l’envie de thèmes devenus pratiquement interdits en peinture : une auto, une dame promenant ses chiens, le sourire d’un enfant.

Une fois de plus, une œuvre bâtie comme le journal intime d’une sensibilité rare, dans lequel les préoccupations de l’époque ne sont pas étrangères. Bien au contraire, l’homme s’est frotté aux questions de la Modernité, souvent avec des acteurs de premier plan. Beau- coup reconnaîtront sa volonté de ne pas abandonner la « peinture d’Histoire » (Notre-Dame en flammes), à tout le moins d’en perpétuer un écho lointain et souriant à l’exemple de ses chorégraphies de figures dans les rues, et sa prédilection pour habiter ses décors de présence humaine.

Le secret, il faudrait certainement le chercher dans ce mot de Degas adressé à son ami Bartholomé : « Ne pas finir au salon, Une vie passée ailleurs - à la cuisine. »

Morgan Bancon